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Blandine (Volontaire, Janvier 2005 - Juin 2005 )



La "Bou" c'est son petit nom... j'avais entendu parler du projet par bouche à oreille. Intéressée, j'ai rencontré une volontaire qui en revenait juste, elle avait l'air tellement a fond dans "sa Bou"... que déjà je m'y voyais... le projet avait l'air vraiment prenant et l'initiative super...


Une fois là-bas, intégrée dans la petite vie de la Bou et de celle Hue, on a pas mal de boulot, un rythme d'enfer mais une envie folle d'aller travailler tous les matins... "Qu'est ce qu'ils vont encore nous avoir fait cette nuit ??" En bons boulangers, les apprentis se lèvent à 3h chaque nuit pour travailler... C'est un métier très dur pour eux qui demande beaucoup de rigueur et ils sont encore adolescents... Aussi, nous sommes là pour les encadrer mais la limite "Manageur"/ami est parfois difficile à assurer.
Il ne faut pas croire, il y en aussi à qui le métier de Boulanger ne convient pas. Ceux là bien sûr on ne les laisse pas tomber. Les volontaires sur place essaient de les aider à construire un avenir d'une manière ou d'une autre.
Les contacts sont géniaux, au boulot ou en ville. Le top du top ce sont les échanges avec les apprentis. Les premières discussions en Vietnamien ou en Français si on a de la chance, les confidences parfois... Les voir prendre goût à ce métier, s'y investir et évoluer est une grande récompense je crois. Les voir s'"éclater" aussi c'est important ! Vraiment, on s'attache et sûrement un peu trop !
Aujourd'hui, 2 ans après, je dirais qu'il n'y pas un jour ou je ne pense pas à cette tranche de vie... la Bou, le Vietnam, les odeurs du marché, les expériences en moto, les karaokés avec les apprentis, les matins ou toute la production est cramée ou les baguettes trop petites... bref... cette mission ce se sont des images plein la tête et un grand coup de main pour l'avenir de ces ados !!!

Claire (Volontaire, Décembre 2005 - Juillet 2006 )



20h30, 10 000 pieds, bruit vrombissant des moteurs, visages endormis ou rêveurs ; la jambe se fait lourde, fourmille, demande à bouger. Encore 12h de vol. Cela laisse le temps à la rêverie.
Huê, quel drôle de nom pour une ville impériale.
Là-bas, 6 mois.



Au pied du mur, j’ai un peu le vertige. Pour une première hors d’Europe, c’est une première. Et pourtant moi la stressée, j’ai confiance. J’ai vu les étoiles dans les yeux de ceux qui en revenaient.
« … Mesdames, Messieurs, nous venons d’atterrir sur le sol vietnamien à Ho Chi Minh City, la température extérieure est de 28°C, il est 14h30, heure locale… »
Encore un vol interne pour Huê’ et j’arrive.
On m’attend. Mine de rien, entre deux croissants modelés à la vitesse d’un éclair, ils les attendent les volontaires, les moi ngoi phap. Ils se demandent bien à quelle sauce ils vont être mangés les 6 prochains mois.
- « Enchantée, mes peurs, mes doutes et moi »
Une poignée de main,
- « Chao chi »
Et on continue à enfourner les pains au four.
Mais qui sont ces gaillards de 20 ans, parés d’une casquette farineuse et d’un tablier pâteux ? Des petits gars comme les autres, qui cherchent le bonheur comme les autres.
S’apprivoiser, se comprendre, s’accepter, s’aimer. Nous les chefs, les français, eux les apprentis, les vietnamiens. Quel challenge ! Mais qu’il est doux de voir le challenge se réaliser !
Une baguette par ci, un pain au chocolat et une petite pièce montée par là, et voilà le débutant qui se forge des mains de boulanger aguerri. Mais c’est surtout l’adulte qu’on veut faire grandir. Petit à petit, chacun s’épanouit à sa manière. L’un chantonne, l’autre dévoile ses talents artistiques, l’autre montre un goût prononcé pour la faune à huit pattes, l’autre pour les dictionnaires français. Qui aurait pensé que ce jeune garçon au visage triste allait devenir le clown de l’équipe ? Et que celui au regard fuyant soit un chef boulanger respecté ? Ils ont su se battre pour cette vie qui ne leur a pas toujours souri et ce combat porte ses fruits aujourd’hui.
Pour moi, l’heure du retour a sonné.
Dans l’avion qui me ramène en France, mes idées vagabondent. Je ne sais pas ce que les hasards de la vie nous réservent, peut être nous reverrons nous un jour ? Mes yeux sont tristes mais je sais que je ne vous ai pas abandonnés, que vous êtes heureux et que l’aventure continue.

Loin des yeux mais près du cœur, phai khong ?

Huê’, quel nom magnifique !

David (Volontaire, Janvier 2002 - Mars 2002 )



3 mois c'est peu
3 mois ça peut changer beaucoup,
ça peut influencer une vie, l'ouvrir, l'orienter, la guider,
3 mois, moins pour donner que pour recevoir,
3 mois pour apprendre, rencontrer, sourire,
3 mois pour se souvenir, puis revenir,
grandir...


Merci aux apprentis, aux boulangers et à tous les membres de la Bou.

Emmanuel (Volontaire, Août 2005 - Décembre 2005 )



Notre mission a débuté par le déménagement de "la Bou" de Chi Lang à Thuy Xuan. Ces noms évoquent toute l'histoire de la Bou : des débuts artisanaux à la belle école d'aujourd'hui, des locaux un peu exigus à la salle de classe, les chambres… et bien sûr à la salle de production où sont maintenant les apprentis. Le passage d'un lieu à l'autre nous a fait découvrir Hué très rapidement : une ville exceptionnelle, à la fois le charme et le calme vietnamien, dans la citadelle ou au bord de la rivière des parfums notamment, et l'agitation trépidante mais agréable créée par des myriades de motos, cyclos, vélos allant en tous sens...


Et surtout, nous avons très vite découvert ces vietnamiens tant aimés des anciens volontaires : des gens au sourire aussi grand que leur coeur ; une amitié qui, pour aller de leur coeur au vôtre, passe essentiellement par les yeux ; il faut voir Dung Thay, le formateur, vous demander un service : vous ne craquerez pas, vous succomberez ! Comme pour beaucoup d'anciens, le Vietnam est ma deuxième patrie depuis que je le connais ; j'y retournerai.

Yveline (Boulangère, Mars 2003 - Septembre 2003 )



Faire un témoignage assez court après avoir passé avec mon mari Pascal, boulanger, six mois à Hue de Mars à Septembre 2003, ce n'est pas facile...



Je pourrais vous parler des soirées et des sorties à la plage avec les apprentis, des bons moments avec les étudiantes Estelle, Emilie, Sandra, Béatrice et Claire et des histoires ou anecdotes que nous avons vécues. Eh bien, non car les témoignages seront suffisamment nombreux pour décrire tous ces moments fabuleux.

Je vais vous raconter une histoire presque extraordaire à la limite du conte de fée sauf que c'est vrai. Il était une fois un jeune garçon vietnamien très pauvre. Si pauvre que tout petit ses parents avaient du le mettre dans les rizières pour planter le riz et ainsi subvenir à leur besoin alimentaire. Il n'allait pratiquement pas à l'école. Un jour, la chance lui a permis de rencontrer deux français et d'apprendre le métier de boulanger. Il l'a saisi trop content de ne plus avoir les pieds dans l'eau. Mais très vite, il s'est rendu compte que devenir boulanger n'est pas seulement un échappatoire car ce métier lui plaît. Un jour, une seconde chance se présente à lui : il rencontre Pascal. Sa soif d'apprendre va faire naître en eux une amitié et même plus. Son apprentissage fini, Pascal le fait venir dans une pâtisserie a Hoi An où nous travaillons pour qu'il se perfectionne en pâtisserie. Pendant un an, nous avons vécu auprès de lui. Je lui donnais difficilement des cours de français qui était plus une excuse pour qu'il vienne manger chez nous. Nous avons quitté le Vietnam pour Siem Reap au Cambodge mais pas ce garçon. En novembre 2005, je reçois le plus joli des mails pour mon anniversaire. Il commence ainsi : Bon Anniversaire ma chère maman. Sur le coup, je pense que Pascal
m'a fait une blague car j'ai accouche le mois précédent d'un petit garçon. Très vite, je me rends compte que je me trompe. Dans ce mail que quelqu'un lui a traduit, il me raconte son enfance très dure, sa chance d'avoir rencontre des français, que si nous ne parlons pas la même langue il n'y a jamais eu d'obstacle entre nous. Il termine en
disant avoir beaucoup pleuré en faisant ce mail et que nous sommes c'est deuxième parent. En un mois de temps, j'ai eu deux garçons. Nous correspondons toujours régulièrement avec lui. Il n'oublie jamais de nous souhaiter
nos anniversaires. Mais le conte ne s'arrête pas là. Il y a trois jours exactement, Pascal reçoit un coup de téléphone, il arrive a SIEM REAP... Vers 19 heures, il le retrouve en ville et paye le taxi qui l'a bien volé.
Il parle un peu le français, pas du tout l'anglais et le chauffeur de taxi en a bien profité. Il voulait venir nous voir, il a fait une demande de passeport. Depuis, plusieurs semaines, l'administration le fait revenir chaque semaine. Alors, il a passé la frontière clandestinement pour venir nous rendre visite. Il est resté deux jours avec nous. Pascal l'a emmené travailler avec lui. Ensemble, nous sommes allés au temple, puis sur un lac et sur les marchés. Avant qu'il parte, je lui ai fait un album photo de ces deux merveilleuses journées. Nous avons organisé son retour jusqu'à la frontière.
Il est parti et là c'est moi qui a beaucoup pleuré..... Voila, c'est mon témoignage un peu particulier, mais qui prouve bien que Thomas et Jean-Christophe ont réussi leur pari : faire de la Boulangerie Française une grande famille...Encore merci à vous deux pour nous avoir permis de vivre de tels bons moments.

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